Etre mal, est-ce un mal?
En ces temps si particuliers qui nous obligent à nous confiner dans nos maisons, certains restent sereins et d’autres sont mal. Face à ces derniers, la tentation, en ces temps où le bien-être a remplacé l’idée de bonheur, pourrait être de vouloir apaiser leur mal-être. Mais nous sommes-nous demandés si c’était toujours une bonne chose? Est-ce forcément un mal de se sentir mal ? Est-ce forcément un bien de se sentir bien ?
Quand il y a une menace, que ce soit celle d’un virus, d’une guerre ou d’un cataclysme, se sentir mal n’est-ce pas une réaction bien compréhensible et pas forcément pathologique ?
Quand je me sens bien, enfermés sur moi, alors que j’ai tout pris sans penser à l’autre, est-ce un bien ?
La gestion des émotions
La gestion des émotions ne passe pas nécessairement par la diminution des émotions que nous pourrions estimer négatives. Elle commence par ce qui est ressenti par chacun, sans jugement. Il s’agit d’accueillir cette émotion qui vient par delà les raisonnements. Il s’agit de m’accueillir moi-même tel que je ressens cette émotion.
La recherche du bien-être me semble être une impasse si elle choisit son chemin à l’opposé du mal-être.
Ma conviction
Alors, à tous ceux qui se sentent mal, j’aimerai leur partager ma conviction : ne rajoutez pas un jugement à votre mal-être. Ce serait doubler votre mal-être. Vivez au plus juste de vous-même ce que vous ressentez. Acceptez-en les conséquences comme d’avoir moins d’envies ou de ressentir plus de difficultés à faire des choses dans la maison. Je ne dis pas cela pour que vous vous enfermiez sur vous-même mais au contraire pour que tout cela vive en vous et que vous viviez aussi. Quand nous ne pouvons pas changer l’émotion ressentie, nous pouvons changer notre relation à cette émotion pour vivre de façon plus ajustée à nous-même.
Vivez ce que vous ressentez
Prenez le temps de vivre ce que vous ressentez. Prenez le temps de ressentir ce que vous vivez.
On peut être quelqu’un de bien tout en étant mal pour un temps.
