Les amoureux ont pris de l’âge,
Mais leur amour n’a pas vieilli,
Même pas rabougri.
Ces amoureux sont toujours épris.
C’est vrai, je les ai surpris,
Marcher main dans la main,
Sur le même chemin.
Vous me direz, que c’est permis,
Jusqu’à minuit.
Mais que font-ils dans leur lit ?
Il faudrait être une souris.
Vont-ils plus loin ?
Peut-être pas jusqu’au matin.
Pourquoi s’en inquiéter ?
Pour mieux me préparer ?
Car la marée monte et descend pour chacun,
Qu’on ait ou pas le pied marin.
Si l’amour est encore là,
Leurs corps semblent si las.
Pour autant,
Quand se lève le vent,
Et que l’élan
Même moins virevoltant,
les appelle maintenant
à se donner lentement.
Alors là, j’en ai les bras ballants,
Les voilà si vivants,
Qui tendrement s’embrassent
Et plus encore, s’enlacent.
Le désir les habite.
L’union les précipite.
Ils se connaissent si bien
Jusque dans leurs jeux coquins.
Il ne faut pas se méprendre,
Et ne pas prétendre,
Que l’âge importe peu
Pourvu que dure le feu.
Celle qu’il aime n’a plus sa beauté d’antan,
Mais il la trouve belle pour autant.
Son corps a bien des traces de son passage
Il n’a pas toujours été sage.
Mais ensemble, ils ont tant traversé,
Sans jamais renverser.
Ils ont tant affronté
Et même supporté.
Qu’il leur plait de s’aimer
Jusqu’à ne plus se relever.
Oui, il y a du respect,
Par-delà son aspect,
A la toucher, à la caresser,
et jusqu’à l’intime s’entremêler.
Il leur reste peu de temps,
Mais suffisamment pour les amants
Qui, regardant droit devant,
En rêvant
Comme avant.
Papa, maman.