En quête du moi sans toi.
Ah cette quête du moi, du développement personnel, qui nous amène à vivre tant d’aventures magnifiques et terribles parfois ! Au risque de finir seul.
Car, alors même que la quête de soi s’intensifie, la solitude se fait aussi de plus en plus grande. Est-ce une cause à effet ? Sûrement pas. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’interaction entre l’un et l’autre.
Développer son moi.
Dans une société de l’image, de la performance, je peux me sentir seul(e). Comme si tout dépendait de l’image que je peux donner ou de mes résultats. D’où cette quête pour être mieux, pour avoir plus de confiance en soi, pour paraître sous son meilleur jour. Le développement personnel semble alors la priorité pour être au top de soi-même. Un peu plus même si cela est possible.
Un toi sous développé?
Je rencontre des couples dont l’un est dans une démarche de développement personnel. Souvent, il est reproché à l’autre, de ne pas évoluer, de ne pas travailler sur lui. Comme si le développement personnel de l’un appelait celui de l’autre. Le développement personnel se mesure-t-il à mon regard porté sur l’autre qui évolue ou à celui que je porte sur moi-même ?
La fuite du moi?
Il est évident que je peux me perdre dans la relation à l’autre. Pour autant, est-ce que je peux me retrouver en dehors de la relation à l’autre ? Une certaine forme de solitude est nécessaire dans toute relation du moment qu’elle n’est pas fuite de l’autre mais préservation de soi. Car il n’y a rien de plus facile que de se mentir à soi-même quand il n’y a personne pour me dire autrement que ce que je pense.
Le développement interpersonnel.
Entre le moi et le toi, il y a tout l’espace d’un développement interpersonnel. Je ne peux bien vivre avec toi si c’est sans moi. Je ne peux être moi sans me risquer dans la relation à l’autre. Comme s’il y avait une solidarité ontologique entre les êtres humains. Je ne suis pas la moitié d’un autre. Et je ne suis pas entièrement moi sans la rencontre de l’autre.
Peut-être tout simplement parce que nous sommes des êtres reliés.
Enfin, c’est ce que je crois. Et c’est ainsi que je crois devenir moi.
